L'histoire de Djiké
Membre du CEPAZE, une association réalisant des projets de développement durable en Afrique et principalement au Mali, nous avions mis en place pour l’étude architecturale notre premier crowdfunding.
Un jour, en regardant la vidéo d'un entrepreneur ayant créé sa marque de chaussures équitables, l'idée m'est venue :
Pourquoi ne pas créer une marque de vêtements qui contribuera à financer le projet !
De plus, une fois opérationnel, le centre permettrait de fabriquer de façon équitable des vêtements en coton bio tout en leur permettant de générer des profits afin d'améliorer leurs conditions.
Mais la route est longue, car malheureusement, aujourd'hui, le Mali transforme moins de 1% de son coton.
Le contexte
Durant les deux dernières décennies, l’industrie textile mondiale s’est largement délocalisée, tout particulièrement en Asie du Sud Est. Les pays producteurs impliqués dans l’industrie du tissage et de l’impression textile, y compris ceux à bas coûts de production comme le Portugal, la Tunisie ou la Turquie, ont vu leurs marchés s’effondrer.
Cela est particulièrement vrai des pays producteurs de coton et notamment les pays Sahéliens comme le Mali, premier producteur de coton d'Afrique de l'Ouest avec le Bénin. La matière première est désormais chargée en conteneur puis exportée pour être tissée et imprimée en Thaïlande, Viet Nam ou encore en Chine, avec ce que cela représente comme impacts négatifs à tous les niveaux :
- Empreinte carbone pour le fret aller
- Perte d’emploi dans l’industrie du tissage
- Perte de savoir-faire dans ces métiers
- Impression en Asie, dans des conditions souvent socialement irresponsables
- Puis frêt retour et encore de l'empreinte carbone
- Dans certains cas, problèmes sanitaires (dermatologiques) liés à des produits très toxiques
La décentralisation, en tant que catalyseur du développement, exige des collectivités locales la capacité de concevoir et de mettre en œuvre des stratégies de développement à travers des projets de développement durable. Le développement local est la seule solution pour ces jeunes qui quittent prématurément l’école sans diplôme ni formation, ou ceux qui ne sont jamais allées à l’école. Les projets de développement économique tendent à oublier, que ce soit pour des raisons culturelles, sociales ou économiques, l’impact que les jeunes filles et femmes peuvent avoir sur ce développement économique, notamment dans le domaine de l’artisanat.
Coton et numérique
la formule gagnante pour les jeunes maliennes
Création au Mali du premier centre Africain de production et de formation aux métiers autours de l'impression numérique sur textile.
UnE solution unique et innovante
La technologie d’impression textile numérique permet de réindustrialiser le pays en mettant en place, au cœur des marchés, une structure de production moderne génératrice de valeur ajoutée, et résolument orientée vers l’économie verte.
Les productions agricoles du continent ne subissent plus les aléas du cours mondial des matières premières, mais sont converties localement en produits à haute valeur ajoutée.
L’impression textile numérique en Afrique est donc un défi pour mettre en place un premier centre à échelle artisanale dans un premier temps, qui aura vocation à alimenter un marché de masse à l’échelle du pays, de la sous-région voire du continent, car l’Afrique ne compte à ce jour aucun centre de production textile numérique.
Education et Formation
Dans le cadre du plan de développement de la commune rurale de Koussane (PDSEC), la formation professionnelle a été identifiée comme l’un des volets clés du développement de la commune.
Compte tenu des faiblesses de l’éducation et de la formation dans le Cercle, ce projet vient combler un réel déficit en matière d’infrastructures de formation professionnelle et d’alphabétisation dans l’intercommunalité, car il inclut un important volet d’alphabétisation fonctionnelle. En outre, ce projet novateur à haute valeur ajoutée, représente la rencontre entre le monde du textile traditionnel africain (en particulier le wax) et les nouvelles technologies numériques.
Alphabétisation :
280 jeunes filles de 15 à 24 ans
(soit 8 sessions, à raison de deux par jour, de 35 auditrices) et formées ensuite aux métiers porteurs (fileuse, tisserande, couturière, vente).
70 filles par an
seront formées aux métiers de couturière, d’opératrices d’imprimantes numériques textiles, de vendeuses (locales et à distance), ainsi qu’à celui d’assistantes au travers de l’informatique/bureautique.
EcologiQUE & SOCIAL
L'industrie textile est la 2ème industrie la plus polluante au monde et le Mali n'est pas épargné. Le Maire de Kayes soutient totalement ce projet car son PDSEC vise à donner une meilleure visibilité de l’artisanat et à lutter contre la pollution du fleuve Sénégal par la teinture des teinturières traditionnelles.
L'impression numérique utilise des encres à l'eau pour une impression 100% écologique avec un rendu des couleurs de meilleure qualité que les encres traditionnelles.
La relocalisation de la production diminuera également l'empreinte carbone induite par les frêts vers l'Asie.
De réels impacts
Education et emploi :
Réduire l’analphabétisme et assurer aux jeunes filles une qualification professionnelle, de 70 jeunes filles de 15 à 24 ans par an, leur permettant une insertion dans le marché du travail en trouvant un travail (taux de chômage actuel de 19,6 %) ou en créent leur propre activité économique.
Ecologie :
Diminuer l'empreinte carbone en relocalisant la transformation du coton, lutter contre la pollution du fleuve Sénégal et des nappes phréatiques par la teinture des teinturières traditionnelles dont la toxicité leur fait encourir un risque sanitaire.
Innovation disruptive :
Nouvel éco-système (Infographie, techniques numériques de production, ...)
Un projet des associations CEPAZE et
l'Association Koussane Kafo Duutu-Metu (A.2K.DM)
Pour faire directement un don, déductible d'impôt, à la Campagne de Crowdfunding :
"Coton et numérique : la formule gagnante pour les jeunes maliennes !"